Je reçois une réponse du conseil des grands maîtres...
A la capitale de Nirmathas est arrivé Iomedae... Un frisson me
saisit en pensant à la Déesse... Mais le véritable message est un
ordre : au Nord-Est de Nirmathas, je dois récupérer un
prisonnier nommé la Fouine... dans la ville de la Grande Cascade...
Il y a des barges fluviales jusqu'à Nafaerun normalement. La route
ne devrait pas être longue...
Jorus a eu une discussion avec Raïna, la grande druidesse. Mais je
n'en ai pas la teneur. Le plus dur dans le métier de paladin, c'est
de savoir réprimer certaines de ses envies. Et je peux vous dire que
j'étais rongé par la curiosité étant jeune. Rongé.
« Et si on allait découvrir les vieilles ruines sous le
tertre ? Hein ? Et si ? » Dis-je à ma sœur.
Et si...
Un projet ourdi sur plusieurs semaines, tranquilles, tous les deux.
On observait tout avec ma sœur, tout. Les passages des elfes,
l'arrivée des aventuriers, les représentations des bardes, les
cérémonies de ma mère, les p'tits mystères et les grandes
cachotteries des adultes.
Et si...
Pour finir, moi, en femme et ma sœur, possédée par l'esprit d'un
nécromant...
Avant de partir, je cherche la licorne, histoire de récupérer un
peu de ces années, le rêve de ma sœur, le rêve de moi,
adolescente. Je ne trouve pas la licorne.
Vouloir être druide et mage comme ma mère... Vouloir être ranger
comme les héros qui passaient au village...
Vouloir.
Le temps est une illusion pour les dieux. Il est une plaie qui ne se
referme pas pour certains hommes.
Nous partons.
Au bout d'une journée de marche, nous apercevons une gigantesque
colonne d'énergie qui semble descendre vers là où il y avait le
fort qu'on a défendu...
Mystère. Un dieu serait-il intervenu ?
Nous prenons 5 jours pour aller jusqu'à Nafaerun... Dragotha pense
que la lumière est une énergie divine... Je prends des cours
auprès de Sigmund sur ce qu'est un ensorceleur et confirmation est
faite d'après ce que j'ai aperçu enfant que ma mère devait être
druide et mage... Deux carrières que je ne pourrais jamais suivre.
Pas le détachement ou l'intelligence nécessaires.
Nous arrivons à Nafaerun, le village natal de Jorus. Oui. Je n'en ai
pas parlé avant. Mais tous les jours où nous avons marché, je n'ai
pu m'empêcher de penser aux étranges lois de la synchronicité...
Deux gardes nous disent de discuter avec Grim, le bourgmestre...
Nous allons à l'auberge, Jorus est impatient de discuter avec ses
parents...
On rencontre une vieille femme qui s'appelle Lana... La vieille dit
que le nom de Jorus semble revenir d'outre-tombe... Elle a connu un
Jorus il y a très longtemps, il est parti un jour sans raison.
C'était un brave garçon, surtout après avoir sauvé les gens dans
l'incendie...
Elle a un sentiment d'incompréhension concernant la décision de
Jorus de partir... Jorus semble un héros dans la mémoire de cette
vieille, il a tout abandonné après avoir sauvé un enfant...
Les villageois se rassemblent très vite à l'auberge... Ils
demandent à Jorus pourquoi il était parti. « Pour rejoindre
mon équipe d'aventurier ! » dit Sigmund, toujours aussi
gonflé de l'ego...
Le petit Jason, l'enfant sauvé des flammes par notre compagnon, est
parti il y a longtemps pour les contrées de Molthune...
Les parents de Jorus ne peuvent pas venir dit un des villageois...
Ils ont été assassinés il y a 4 ou 5 ans...
Je rage. Une histoire personnelle et pas les moyens, ni le temps de la résoudre pour l'instant...
Je rage. Une histoire personnelle et pas les moyens, ni le temps de la résoudre pour l'instant...
Nous rencontrons Grim, petit bourru, pas beaucoup de cheveux... On le
laisse poser ses questions en premier...
Grim a des problèmes. Des villageois de Nafaerun ont été
attaqués... Il y a trois cadavres, décapités... Trois rangers
sont passées... pas de nouvelles d'elles depuis dix jours... Elles
se surnommaient les trois sœurs... et d'après les descriptions,
elles pourraient être le rêve érotique de Sigmund ou de moi si je
n'avais pas la discipline que je m'impose...
Les ruines de la maison des parents de Jorus m'attristent. Je me
prends à penser à ce que savait faire ma mère. Des choses que je
ne comprenais pas. Mais elle parlait à toutes les créatures
vivantes. Et si Jorus pouvait interroger le grand chêne proche pour
savoir ce qui s'est passé .
Le lendemain matin, frais et dispos, j'essaie de détecter les
morts-vivants là où sont morts les parents de Jorus : rien...
Jorus essaie de communiquer avec l'esprit du vieux chêne... La nuit
où le meurtre est arrivé... le vieux chêne a aperçu un visage
humanoïde, un corps élancé, avec un foulard, un front pâle et
sans âme...
Jason est parti après le meurtre des parents de Jorus.
Dans la nuit Jorus a fait un p'tit cauchemar... Mais je m'abstiens de
savoir de quoi il s'agit.
Deux jours plus tard, après un voyage sans histoire, nous découvrons
un grigri suspendu à un arbre non loin de tombes faites à la
va-vite.
Sigmund nous signale que c'est un gri-gri qui est utilisé pour
éloigner le mauvais œil.
Un arbre dit à Jorus que les rangers ont enterré les corps et sont
partis vers Cascade.
La forêt change quand on reprend le chemin...
Arthur sent une magie proche de nous... Nous remarquons une créature
qui passe très vite, elle est élancée... Elle a des sabots.
Au détour d'un arbre, on aperçoit une femme des ongles longs et des
sabots...
La créature nous dit que les trois soeurs ont continué vers la
grande ville... Elle précise que ce n'est pas elle qui a tué les
villageois mais que ça aurait pu être l'un des siens.
Elle disparaît quand je la menace... Une menace logique. Si les
siens continuent à tuer les hommes, les hommes vont faire simple :
ils vont brûler sa forêt.
Drame, je n'ai pas l'intention de poursuivre cette créature et les
siens sur son territoire. J'espère que la menace sera suffisante,
que cette créature
Il se met à pleuvoir... La terre n'est pas riche... Les bois sont de
plus en plus clairsemés. Je ne connais pas les raisons de la ruine
de cet endroit. Arthur s'amuse à nous faire peur en parlant
d'histoire de dragons des marais.
La nuit tombe. Campement. Tours de garde. La routine habituelle. Nous
sommes six, c'est plus facile pour les lanceurs de sorts de faire
leur nuit.
Arthur nous réveille, une meute de loups sanguinaires semble
approcher de notre camp.
Sigmund ne voit pas de loups et entend le cri d'un homme... Jorus. Il
file invisible et en vol à la poursuite de Jorus.
Jorus se réveille au milieu d'une clairière au milieu d'une dizaine
de loups, dont un gros sanguinaire qui lui sautent tous dessus...
Bataille. Seul pendant d'interminables secondes, Jorus fait tout ce
qu'il peut pour résister aux assauts des bêtes et choisit de se
transformer en ours. Sigmund arrive au-dessus de la mêlée. Flèches
acides sur le leader des bêtes, projectiles magiques. En rajoutant
les coups de griffes de Jorus, je n'ai pour une fois rien à faire
lorsque j'arrive au contact de Jorus. Le druide et l'ensorceleur ont
fait presque tout le boulot. A eux deux, c'est comme si ma mère
était à côté de moi.
Fin de la bataille.
Un corps repos à côté de Jorus, une femme blonde habillée cuir...
Elle se jette dans les bras de Jorus qui clame « ah, tu es
vivante »...
Amanda s'appelle-t-elle...
Le corps du loup sanguinaire se transforme en homme avant de se
dissoudre et de rejoindre la terre...
Amanda conte son histoire. Elle a été attaquée par des
primitifs... elle venait de Traman. Elle connaît la Fouine. Sa
spécialité était le chantage, la négociation... Nous
reconnaissons dans la description qu'elle nous en fait le fameux Raou
qui a déjà cherché à récupérer Arthur...
Amanda mentionne aussi que les primitifs avaient des symboles et des
glyphes sur leur peau...
Elle ne connaît pas la forêt... cependant et les doutes de Sigmund
concernant le fait que c'est bizarre qu'elle ait été capturée
plusieurs jours ou heures sans être dévorée n'effleurent pas notre
brave druide.
Oui.
La nuit est douce pour Jorus qui retrouve son ancien amour de
jeunesse...
Je ne peux m'empêcher de sourire au matin. Ça change d'Arthur et sa
succube. Je n'aurais rien contre une présence féminine dans le
groupe, surtout qu'Amanda, avec un passé de ranger dans les pattes,
semble aussi avoir des talents de roublard, toujours utiles dans
certaines situations. Et nous sommes clairement dans certaines de ces
situations.
Nous parvenons à destination, tous les sept. Rabe et Aran se font
pour l'instant au fait d'être occupés par Dragotha. Mais ce dernier
ne semble avoir choisi pour l'instant de nous prendre nous. Bizarre.
La ville de Grande Cascade est vide de toute vie... Totalement vide.
Je rentre dans la maison d'un usurier, je fouille le coffre. Celui-ci
est plein. Si les gens avaient quitté la ville craignant l'arrivée
de la tarrasque, ils auraient pris leurs affaires et leurs coffre.
Là, non. C'est comme si tous les habitants avaient disparu dans leur
sommeil.
Le temple de Iomedae est vide aussi. Les lames de l'ordre toujours
posées sur le mur.
Nous nous dirigeons vers la garnison et les quartiers de la prison,
tout est vide aussi. La prison est divisée en plusieurs quartiers...
Dans le deuxième quartier, nous entendons des gens discuter derrière
une porte...
Je tire la languette.
A l'intérieur de la cellule un homme et deux gardes. Maître Glen et
ses deux gardes Ken et Chuck. Ils sont affolés et nous demandent
d'ouvrir la bouche pour s'assurer que nous sommes bien « humains »...
Des primitifs auraient pris d'assaut la garnison, d'après eux. M'est
avis qu'ils ont eu l'intelligence de la survie, autrement appelée
par d'autres la lâcheté, mais passons.
Une femme se trouve aussi avec les trois hommes. Elle a demandé la
protection des gardes... Elle a des vêtements chics, Dame Elise
Natir s'appelle-t-elle... Ses habits sont un peu grands pour elle...
Elise a un sigle bizarre sur son omoplate... C'est le symbole des
pathfinders (ou éclaireurs dans la langue commune).
On nous amène à un prisonnier... Un homme bizarre, il s'est
balafré et se déchire le visage avec ses ongles. Étrange affaire.
Une brume rouge sort de l'homme et nous fonce dessus. Je me fais
bousculer par Rabe pour que la brume ne me touche pas.
« C'est gentil Rabe » fait la petite voix dans ma tête...
Mais je n'ai pas peur d'une brume rouge. Ma force et ma foi. Ma force
et ma foi. Je ne crains pas une brume.
Ce que je peux craindre, c'est plusieurs.
Combien en a-t-il fallu pour faire disparaître une ville en une
nuit ?
Combien ?
Et où ont-ils emporté les habitants ?
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