Nous
fuyons. Autant d'hommes que de femmes nous accompagnent. Les
trois-quart sont des combattants...
La
tarrasque n'attaque pas les orques. Elle ne bouge pas. Je ne sais pas
de quelle manière elle est avec eux, ni les sacrifices qui ont
impliqué son éveil.
Une
troupe d'une vingtaine d'orques se lance à notre poursuite. Je
descends de cheval, appelant mes compagnons et les archers laissés à
l'arrière pour m'aider.
Première
flèche, je fais tomber le leader des orques. Une décision. L'arc
n'est pas une arme à négliger sur un champ de bataille. L'honneur,
l'épée, tout ça, oui. Mais pas au prix de mourir de manière
imbécile parce qu'on a refusé la logique des champs de bataille.
Jorus
se transforme en ours et se lance dans la mêlée, faisant face à un
orque noir. J'abats les deux orques qui se trouvent en face de moi
pour foncer vers le chef orque qui se relève après qu'une boule de
feu soit tombée du ciel... Jorus a encore dans sa manche plusieurs
sortilèges de foudre. Je ne fais pas attention à Arthur, ses deux
gardes chiourme doivent être non loin, j'ai assurance qu'ils feront
ce qui leur a été demandé, le ramener vivant.
J'abats
le chef orque alors qu'une nouvelle boule de feu tombe du ciel et
dégomme une demi-douzaine d'orques. Mes réflexes de moine me
permettent d'éviter le souffle.
Fin
de la bataille. L'orque que j'ai capturé est une brute sans
cervelle. Il ne sait rien. Je le renvoie vers ses troupes, je ne tue
pas des individus désarmés et l'art de la guerre apprend qu'il faut
toujours laisser un vivant pour raconter la défaite.
Sigmund
pointe le bout de son nez. Il ne m'avait pas vu dans la mêlée. Et
de toutes les manières, j'avais de fortes chances d'éviter ce que
les orques étaient incapables d'éviter.
Une
décision doit être prise quant à notre destination. Nous
choisissons le village de CristalHurt qui est non loin... c'est un
lieu de recueillement et de méditation druidique...
Ils
considèrent les Nirmathiens comme leurs alliés... Des années
qu'ils se réunissent là et célèbrent leurs rites en essayant de
préserver ce qui compte avant tout pour eux : la nature.
Une
druidesse se détache, Awena, une elfe magnifique comme toutes celles
que nous avons rencontré... Je dois avouer que je suis sous le
charme et que Sigmund lui est défaillant, il propose carrément la
botte à la druidesse, qui décline gentiment. Awena prend en compte
nos considérations : prévenir un des grands maîtres de
l'ordre et la capitale du Nirmathas de l'arrivée de la tarrasque.
Jorus,
convoqué par les druides est un peu perdu lorsqu'il revient... Il
nous informe qu'il y a eu un prix à payer quand la tarrasque s'est
réveillée. Le coût pour réveiller la tarrasque a dû être
énorme.
Je
songe à ma mère, à mon enfance dans la forêt, à mon rêve d'être
comme ma mère ou ceux qui étaient proches : ranger, druide ou
ensorceleur, que sais-je... Les bois, la nature, les druides...
J'invite
Sigmund à aller dans les bois avec moi pour que lui se trouve une
dryade avec qui passer un
Dans
la nuit, une voix se fait entendre... « Bien, il semblerait
que vous ayez trouvé ce que vous cherchiez... » Elle nous fait
comprendre que nous semblons nous être arrêté sans nous préoccuper
plus de ce qui arrive. Que faire de plus. Je rejoins Sigmund coupé
dans son élan avec sa dryade, il se souvient d'avoir parlé à une
voix similaire...
Dragotha...
C'est Dragotha nous dit Arthur lorsque nous l'atteignons.
Cherchez
Raïna dans le village... dit la voix...
Raïna
semble connaître le magisterium...
Faudrait
remonter dans le temps pour savoir comment vaincre la tarrasque...
Jorus
sait qui est Raïna. C'est en quelque sorte la chef des druides. Une
elfe tout aussi sublime qu'Awena à la crinière de neige. Nous
comprenons qu'elle est en partie habitée par la puissance de
Dragotha et nous devons lui demander de faire le vide pour laisser
parler Dragotha.
Raina
va voir Awena et lui murmure quelque chose. Awena n'est pas trop
chaude (enfin, je me comprends)...
On
devrait chercher dans les souvenirs cachés du Mortis et Luna... Nous
annonce Raïna / Dragotha.
Arthur
nous dit que les druidesses connaissent l'histoire de Mortis et
Luna... C'est leur secret. Elles gardent cet artefact qui mène à ce
royaume depuis des générations et des générations...
On
risque en fouillant les confins des souvenirs de Mortis et Luna de
croiser des choses que Dragotha n'aimerait pas voir. Nous ne serons
que des ombres dans les confins de Mortis et Luna...
Mortis
et Luna est à part, même la malédiction d'Asmodée ne nous
toucherait pas...
Bien.
Je prie Awena de nous y amener. Je suis même prêt à devenir
druide, s'il le faut, si c'est un secret que seuls les druides
doivent préserver. Elle finit par accepter. La présence de Jorus
dans nos rangs y est sans doute pour beaucoup. Les deux gardes du
corps d'Arthur resteront en arrière.
Awena
et Raïna nous amènent en dehors du village, un peu dans la
montagne... dans des ruines de tous les temps passés...
On
arrive devant un immense miroir de cinq mètres de haut... Il y a des
symboles dessus... de l'elfique, de l'ancien, des vieilles
cultures... Il n'y a rien qui corresponde aux Dieux tels que nous les
connaissons. Une tête de mort nous sourit d'un air sinistre au
sommet du miroir...
Nous
devons nous allonger devant le miroir ou nous relaxer, peu importe
nous annonce Raïna / Dragotha. Ouais. Bien sûr. Les âmes d'Arthur
et de Jorus s'échappent de leur corps et traversent le miroir... Je
me laisse aller. Je traverse moi aussi. Sigmund, un peu suspicieux
part le dernier... La voix de Dragothas nous dit que nous ne sommes
que des ombres. « Mourrez et vous ne reviendrez pas. »
Traversée
des ombres, de formes, de lumières, d'espaces...
On
revient dans la pièce dans laquelle on est parti. Mais il n'y a pas
nos corps...
On
est intangible et invisible... Tout est neuf autour de nous, comme si
nous avions plongé dans le passé. Les gens autour de nous sont des
elfes... ils parlent avec un phrasé un peu différent et quelques
formules anciennes peu usitées de nos jours.
On a
pas les marques de Iomedae...
Il
n'y a que 5 symboles sur les murs ceux d'Asmodée, de la Nature, de
la Mort, de Sarenrae, et de la Magie. La magie, la mort et la nature
avant qu'ils ne soient scindés en plusieurs dieux.
Une
gigantesque cité devant nous. Je tiens à aller à la plus haute
tour, vers ce qui pourrait être leur bibliothèque du savoir. Mes
compagnons raisonnent et pensent que nous ne sommes que dans des
souvenirs, dans les sommes des souvenirs des défunts que la Mort de
l'époque avait mis en place pour moins s'embêter. C'est un royaume
uniquement constitué des échos de la mémoire de tous ceux qui ont
trépassé. Nous n'avons pas notre magie mais pas non plus notre
marque d'Asmodée... Je ne teste pas encore mon imposition des mains.
Pour moi, c'est un pouvoir naturel. Mais ce n'est pas la perte
éventuelle de ce pouvoir dans cet endroit qui me préoccupe. Pas
plus que ne me préoccupe le fait que Dragotha aurait pu en profiter
pour prendre possession d'un de nos corps. Hé. Si c'est le prix à
payer pour que la Tarrasque soit éliminée, qu'un de nos corps soit
possédé et que l'esprit de celui qui reste soit ramené dans une
autre corps par réincarnation – on est dans une terre de druides
après tout, c'est pas cher payé, non ?
Ce
qui me préoccupe un peu alors que mes pieds foulent les pavés de
cette magnifique cité, que les portes qui se referment peuvent nous
enfermer dans un lieu tout le temps que le propriétaire ne
ressortira pas est d'une autre nature.
Qu'est-ce
qui dans cet endroit peut bien faire peur à Dragotha ?
Hein ?
Qu'est-ce
qui vit dans les échos du passé, dans les landes étranges de
Mortis et de Luna ?
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