Gauche, la voie du cœur, Jaïna semble d'accord avec moi...
Décidément, il y a quelque chose qui me plaît dans cette ranger, à
bien y réfléchir, c'est peut-être le fait qu'elle ressemble pas
mal à ma sœur, les même cheveux de lumière... Mais il n'est pas
temps de penser à cela.
Moi et Jorus en Tête, Sigmund et Arthur au milieu, Jaïna et Rabe
derrière, nous nous enfonçons dans le couloir, silence, sons
atténués, ténèbres dissipées par les lumières manifestées par
mes compagnons. Nous découvrons des fresques murales, des
gravures... l'une d'elles attire notre attention : une fresque
avec une femme, des papillons et des oiseaux au-dessus d'elle ainsi
que des officiants qui rapportent une sorte de défunt....
Ça rappellerait bien le culte d'Urgathoa, la princesse blafarde des
morts-vivants signale Arthur.
Je soupire. Morts-vivants. Encore. Je m'enquiers auprès de Jaïna
pour savoir si les morts-vivants pourraient être des adversaires de
choix pour un ranger. Je serais ranger, ils seraient ma cible
principale avec les démons. Elle m'indique qu'elle considère comme
ennemis tous les ennemis de la forêt. Bon sang. Ça en fait du
monde.
Du bruit. Quatre squelettes se dirigent vers nous. Les abattre n'est
pas dur, mais la brume rouge qui sort des os meurtris, elle, c'est
autre chose. Rabe, Arthur et Jaïna se font posséder.
Il faut improviser, je tente une canalisation d'énergie positive sur
Arthur pendant que Sigmund lui lance une dissipation de la magie et
que Jorus tente un sort de soins. L'énergie positive blesse la brume
et l'hôte, la dissipation de la magie déchire la brume qui
s'enfuit. Les autres formes rouges aussi s'en vont, craignant le même
sort. Un cri déchire les profondeurs.
La chose à qui appartiennent ces brumes est en colère.
La situation risquant d'être tendue sur le plan magique, je suggère
à Dragotha de posséder un des lanceurs de sort dans notre groupe.
C'est Sigmund qui est choisi. Rabe, un peu hagard, retrouve sa
liberté.
Nous parvenons à une grande salle. Une porte se dessine au fond avec
des monticules en pierre arborant trois symboles... Des fresques avec
des abeilles, la lumière, des ronds partout...
Des combinaisons de signes sont en désordre sur la porte mais il y a
un sens précis à appuyer sur un pupitre de pierre qui contient les
trois symboles...
Lumière, Lune, Abeille... C'est la clé. Après deux essais ratés
et la brume rouge qui commence à atteindre et posséder tout le
monde, Sigmund et moi, les deux seuls valides, parvenons à trouver
la bonne combinaison.
Nous ouvrons la porte et passons dans un nouveau tunnel... Il y a de
la lumière au bout, comme s'il y avait des passages vers la surface.
Une belle, grande et magnifique salle avec un somptueux trésor. Ça
ressemble plus à l'antre d'un dragon me dis-je. Mais non.
Une légion de squelette et une liche dominant l'assemblée nous
attendent. Et ils ne semble pas vouloir discuter le bout de gras.
Je charge. Des boules de feu pleuvent sur mes compagnons. Sigmund
tombe le premier, puis Arthur. Jorus tente de se protéger en se
transformant en élémental de feu mais il est cueilli par un
projectile magique qui finit de le mettre au tas.
Je passe la ligne des squelettes, frappe la liche, elle se téléporte
à un autre bout de la salle.
Je me retourne, c'est le chaos. Tous mes compagnons sont au tas. Je
ne sais pas comment certains ne sont pas morts. Les deux boules de
feu auraient dû être suffisantes pour les réduire en cendres...
Mais peut-être est-ce le pendant de la malédiction d'Asmodée, être
des élus et tenir le coup dans ce cas là, ne pas pouvoir franchir
les frontières de la mort.
Je fonce vers la liche pour constater qu'un dragon apparaît à la
place de Sigmund. Le pouvoir de Dragotha aurait-il pu réveiller
quelque chose en devenir chez Sigmund ? Hum. Pas le temps de se
poser des questions.
Nous bataillons tous les trois. Je résiste à tous les sorts de la
créature mais pas aux coups de griffes ou de gueule du dragon qui
attaque n'importe qui, en proie à une rage meurtrière.
La liche finit par tomber. Il reste son phylactère à trouver, des
compagnons à soigner ou stabiliser. Mais je dois faire face à un
dragon meurtrier et une vingtaine de squelettes. Je place les
squelettes entre le dragon et moi pour lui offrir plus d'adversaires
à toucher. Je cherche. Je stabilise mes compagnons. J'esquive comme
je peux squelettes et dragon. Aucun signe du phylactère.
Le dragon est toujours enragé, je sors de la salle pour éviter de
me faire massacrer...
Les hurlements du dragon finissent par cesser.
Je reviens.
Dragotha a pu enfin maîtriser Sigmund. Il est temps pour moi de
vraiment soigner mes compagnons et pour eux aussi de lancer des sorts
de soins une fois réveillés pendant que Sigmund part chercher les
phylactères avec l'aide de l'esprit ancien qui l'habite. J'offre les
dernières potions de soins à Rabe et Jaïna, que je ne peux pas
soigner avec mes talents, et pars encore à la recherche du
phylactère. Un mal profond s'éveille dans les profondeurs, les murs
tremblent lorsque je me retrouve au fond du couloir de la patte d'oie
de droite.
Je reviens vers mes compagnons qui ont fini de se soigner. Sigmund
apparaît l'air satisfait. Il ne veut pas vraiment parler de ce qui
s'est passé, je lui mets l'épée sous la gorge. Il est temps d'être
menaçant. Les secrets ne sont plus de mise. Bien sûr que je ne vais
pas l'assassiner de sang froid, encore que l'envie m'en prend parfois
pour faire d'une pierre deux coups, vérifier cette théorie que j'ai
sur la marque d'Asmodée et nous libérer de la menace du dragon
sanguinaire qui habite en lui.
Il m'avoue à demi-mots qu'il a aidé Dragotha mais qu'il ne peut me
dire où ce dernier se trouve.
La voix de Dragotha nous convoque. Nous pénétrons dans la cache de
la liche pour voir trôner une draco-liche. Par un rituel inconnu
l'entité Sigmund / Dragotha est parvenue à utiliser les ressources
du phylactère de la liche pour incarner Dragotha dans un squelette
de dragon.
Trônant au-dessus de son fabuleux trésor, il nous en offre une
partie et téléporte tout le monde à la capitale du Nirmathas après
nous avoir avoué deux choses essentielles :
- Il n'a jamais fait partie du Magistérium. Il a pris la place de
l'un d'entre-eux.
- Sarenrae, Gozreh et Iomedae ont donné d'eux-mêmes pour arrêter
la tarrasque mais Asmodée n'est pas intervenu.
Je suis amer.
Nous sommes devant les portes de mon temple.
Et j'apprends plusieurs choses : les grands-maîtres ont
disparu, tous, sauf le conseiller Traman, la tarrasque est pour
l'instant arrêtée, Sarenrae et Gozreh ont sacrifié une partie de
leur essence et Iomedae est couchée et alitée dans un profond
sommeil.
On m'autorise à aller la voir dans sa chambre. Je ne sais pas quelle
place j'ai dans l'ordre, mais je suis reconnaissant aux gardiens de
ma Déesse.
Elle est là, presque frêle, meurtrie, reposant dans ce sommeil qui
fait les princesses des contes de fée.
Je murmure à son oreille tout ce que nous venons de vivre. C'est ma
déesse. Ma déesse sur laquelle je peux poser un instant la main sur
le front. Je peux. J'ose. Juste le temps d'une caresse fragile, pas
plus que les ailes d'un papillon. Je frémis. Un frisson parcourt mon
échine. L'amour dans toutes ses formes. Aurais-je pu aimer autant un
Dieu ? Je ne crois pas.
Je ressors, encore troublé.
Je songe à Jaïna. Je la retrouve facilement. Elle m'apprend que sa
sœur défunte sera ramenée à la vie. Un soulagement.
J'apprécie le fait d'avoir travailler avec elle. Je pense qu'on
manque de compagnie féminine ou d'occasion d'éprouver des
sentiments amoureux.
Demain, je lui demanderai si elle veut bien nous accompagner
parfois... ou en tout cas sur la mission que nous avons laissée en
suspens.
Du moins, si elle ne reçoit pas de mission de Sarenrae.
J'espère obtenir la permission de chasser l'ordre de la mante
rouge... et ce fichu Raoul.
Hum.
Bon, bien sûr... il reste le fait qu'on ait aidé une draco-liche à
exister. Mais, je ne sais pas... Je me sens de rester quelques jours
ici pour attendre l'éveil de la déesse, pour laisser le temps à
Sigmund de nous équiper et à Arthur d'analyser le trésor que nous
a laissé Dragotha.
Quelque temps pour essayer aussi d'en savoir plus sur la vieille
prophétie d’Éric Morok qui annonçait que l'ordre de Iomedae
sonnerait le glas d'un ère de paix.
J'ai besoin du sourire d'une femme, ou d'une déesse. J'ai besoin de
tendresse.
Et je n'oublie pas cet enfant à naître chez les elfes noirs que je
me devrai d'aller chercher, ordre contraire ou pas de mon Ordre.
Je n'oublie rien.
Je n'oublie tellement rien... que je pense que je ferai un choix
radical demain si je peux voir ma déesse consciente.
Il est difficile d'imposer à mes compagnons l'idée que j'aie depuis
le début. Je ne suis encore jamais mort. Mais partir et être
réincarner avec les services d'un druide. Prendre le risque de
perdre de soi, voire d'être une autre race... Je ne crois pas à ce
statut d'élu. Je ne peux plus porter cette marque.
C'est depuis que je la porte que tous les malheurs arrivent.
Je n'oublie rien.
Rien.
Notes
techniques :
Plusieurs
dizaines de milliers de pièces d'or trouvées... Des bottes, un
bandeau, des potions, des parchemins et deux anneaux.
Sigmund
pourrait investir son temps pour créer à chacun des ceintures et
des bandeaux. Avec l'aide d'un autre lanceur de sort, il est possible
ainsi d'être équipé d'un +4 dans une carac physique et d'un +4
dans une carac mentale.
Suggestions
évidentes : Sigmund Dex ou Constit et Charisme ; Jorus
Force et Sagesse ; Arthur Dex et Sagesse ou Charisme ;
Ariel Force ou Dex et Charisme ou Sagesse.
Le
coup de fabrication est la moitié du coût des objets. Yeepee.
S'équiper
tous en armes +1 au minimum aussi devrait pouvoir se faire.
Au
minimum, gru, on devrait tous pouvoir s'en sortir avec un bandeau, un
anneau et des bracelets d'armure (CA 4) si on a enfin quelques jours
devant nous. Sigmund devrait se faire de l'argent.
De
mon côté, je donnerai bien mon épée +1, ma ceinture +2 en Dex à
des plus jeunes du temple.
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