mercredi 4 avril 2012

Libérer la Reine / Libérer l'entité

Les traditions du nouveau monde... qu'elles sont-elles dans cette ville frontière.
Oui, fais-je une septième fois à la Reine en imposant un pacte de sang. Je fais couler le sang dans la paume de ma main droite avant de serrer la main de la reine, de sceller notre accord par un pacte. Le pacte de sang. Les traditions d'un ancien monde ?
Une grosse énergie maléfique au Sud-Ouest... elle se rapproche, un mal très ancien qui date des légendes...
Un sigle de Rovagug a été détruit... d'autres, aussi, sans doute, dans la cité. La reine parle un peu. Des images hors du temps qui me restent pour retranscrire tout cela.
Fléau des arbres est un démon, il se fait arrêter par un Dieu qui l'enferme dans le roncier. Il est indépendant. En combattant le dieu du chaos, Fléau est tombé face à un des fils de Rovagug, la Tarrasque et il est devenu disciple de Rovagug en tant que menace permanente...
La reine en méditation. Mes compagnons fatigués. Cyrrus laissé sur place pour garder tout le monde.
Je pars faire une reconnaissance en profitant d'un sort d'invisibilité de Sigmund. Ma sœur apparaît dans les ruelles. Rire cristallin, mouvements furtifs, cheveux qui ne s'envolent pas au vent. Elle s'engage dans une ruelle et s'arrête près d'une faille.
J'approche doucement.
« Tu ne devrais pas être là ». Fait-elle alors que je me tiens discrètement derrière elle.
« Tu ne devrais pas être là ». Alors que je me pose devant la faille, à côté d'elle.
- Je sais. Réponds-je, laissant le silence peser avant de tenter de poser ma main sur son épaule. Elle passe à travers.
Ma sœur est perdue, là, dans ce royaume à la frontière entre les mondes des morts et des vivants. Elle est sans doute en vie quelque part, du moins son corps. Mais l'esprit est égaré. Perdu.
Si perdu.
Elle plonge dans la faille.
Bien sûr.
Je réprime avec une force de la volonté qui n'a que trop servi ces dernières années un torrent de sentiments. La culpabilité ne m'atteint pas. La souffrance de la perte, plus. J'ai vécu tant d'années dans l'illusion, maintenant je n'ai plus les moyens de la maintenir. Et je suis discipliné. Réactif. Peut-être que tout cela n'est qu'illusions, qu'une sorte de force plonge aux tréfonds de nos âmes et cherche à la faire saigner.
J'ai déjà saigné aujourd'hui. J'ai déjà saigné pendant des longs mois.
Je retourne chercher mes compagnons. Ils dorment. Autant les laisser récupérer leurs sorts. Le dôme que j'ai apperçu se mettre peu à peu en place nous maintient prisonniers de la ville, certes, mais il nous protège aussi de la corruption végétale qui gagne à l'extérieur.
Je pose mes mains sur la reine... Elle est en bonne santé. Sa méditation est la clé qui lui permet de fabriquer le dôme bleu dans lequel nous sommes enfermés.
Réveil. Cyrrus se dévoue pour continuer à protéger le corps de la reine.
J'emmène mes compagnons devant la faille que j'ai aperçue. Je presse Sigmund de questions : qui est l'entité qui était enfermée dans la couronne ?
« Un dragon. Mais je ne pouvais pas en parler avant. Sinon, tous les miens étaient tués par l'entité. » répond Sigmund. « Le dragon enfermé dans la couronne en avait marre d'être enfermé... de servir de mémoire, de gardien du savoir aux elfes depuis des générations. »
Bord de la faille.
Chacun de mes compagnons est confronté lui aussi à une épreuve personnelle.
Arthur a eu une discussion avec Héléna, le plan de la mort rentre en fusion avec notre monde... Il s'effrondre triste, déchiré par la culpabilité.
Puis c'est au tour de Jorus de tomber à genoux, bouleversé... Il a vu l'âme des habitants du village du Sauveur... Il s'estime responsable de tout.
Je tente de le rassurer. Si ce n'était pas lui qui était venu nous chercher, ça aurait été quelqu'un d'autre. Le choix que nous avons fait dans la caverne, c'était pour sauver les habitants. Namtar ou l'armée orque, ils étaient dans tous les cas condamnés. Il n'y avait rien à faire. Notre erreur, la décision que nous avons prise était juste, c'était pour les sauver. Nous ne l'aurions pas faite, ils étaient morts tout de même et nous avec.
Sigmund s'effondre aussi, en pleurant. Il a parlé à sa mère.
« Je ne suis pas responsable de ta mort. »
Il craint que les révélations qu'il nous a faites la veille n'aient entraîné le trépas de sa génitrice. Je tente de la rassurer. Aucun moyen que la reine ne soit sortie du dôme depuis hier. Mais il n'empêche. Mes compagnons ont manqué sauter dans la faille pour certains et leur résolution, un peu plus faible que la mienne sans la bénédiction du paladinat menace de voler en éclat.
Je choisis d'être un phare dans la nuit...
« Restez-proches de moi. »
La fameuse fichue aura du paladin. Ouais.
On se rapproche du Sud-Ouest, au bord du dôme... Des arbres à pendu par centaines se cognent contre ce dernier. Je passe la main avec difficulté, il faut une grande détermination pour percer la protection de la reine et de la folie pure pour oser affronter l'enfer végétal qui nous écraserait...
Sigmund s'élève dans les airs... et sans nous dire un mot, fuit dans les méandres de la ville... Quelque chose a dû lui faire peur. Je grimpe au sommet de la plus haute tour que je puisse apercevoir. Oh bon sang. Les arbres doivent se conter par dizaines de milliers, ils ceinturent toute la ville. Nous n'avons pas de portes de sortie.
La reine. Nous la rejoignons. Sigmund se tient en face d'elle, vaguement en méditation.
« Quel est ce collier que vous cherchez ? » demandons-nous.
« Un pendentif avec des pierres précieuses roses... en argent... plus en sautoir... les anneaux de la chaîne sont assez épais. »
Il nous faut localiser un temple de Rovagug. Sigmund parvient à le faire assez vite.
Une bâtisse aux murs imposants, aux colonnes un peu distordues par notre vision fatiguée. Il y a des symboles de plusieurs dieux, notamment Erastil. La crypte semble le choix logique pour fouiller. Nous descendons dans les profondeurs. J'ai trois lumières sur moi, une sur chaque épée et une dernière sur mon symbole.
De nombreux gisants ne laissent apparaître que quelques os desséchés lorsque nous soulevons les dalles de pierre.
Mais au fond de la salle, un pilier assez massif n'allant pas jusqu'au plafond représente des écailles de dragon... Architecture, trouver comment écrouler la chose, escalade au sommet du pilier, nous mettons toute notre énergie en place pendant que Sigmund déchiffre des runes inscrites en draconique. Une magie puissante se met à circuler entre lui et la statue. Jorus est éjecté en arrière. Le pilier se déplace, un léger tremblement de terre se fait sentir dans la cité. Un escalier se dévoile, plongeant encore plus dans les profondeurs.
Je dégaine à nouveau mes deux épées et prend la tête.
C'est mon rôle.
Nous découvrons des souterrains fabriqués par la main humaine.
Plusieurs salles se dévoilent, toutes nues. Cendres sous nos semelles, remugles de poussière, depuis combien de siècles des pas ont-il foulés ces dalles et ces pierres ?
Nous parvenons au bout du chemin, une pièce ronde avec quatre statues de drake représentant les 4 éléments... Nature (Forêt), Feu, Mer, Froid (Terre)
Un collier semble incrusté à même la statue centrale... celle du froid.
Il y a des braseros au pied des statues...
Affronte-ton ennemi... indique la nature. Tu ne peux pas affronter ton ennemi tant que tu n'as pas affronté l'ennemi précédent... La troisième précise que les deux premières doivent avoir été vaincues...
Il y a donc un ordre.
Nous faisons les comptes.
Jorus a son loup et un sanglier qu'il invoque. Sigmund protège trois d'entre-nous avec une armure de mage. Arthur lance son chant.
Le combat s'engage avec ce que nous pouvons en soins et sorts de soin entre chaque statue.
Un étrange coup du sort fait que Sigmund porte trois fois le coup fatal. Il semble que cela soit lui et moi qui faisons le plus de dommages aux monstres.
L'un d'entre-eux a une chaîne d'éclair particulièrement vicieuse et nous devons nous méfier de la manière agile avec laquelle ils peuvent tous nos balayer avec leur queue.
Une erreur tactique manifeste m'apparait néanmoins. Nous ne nous plaçons pas assez bien comme il faut. Il faut que j'enseigne à mes compagnons un peu de l'art de la guerre et du positionnement qui permet de profiter des aléas du combat pour contraindre plus facilement un adversaire maléfique.
Mais bref.
Un monstre tombe, le deuxième, le troisième et nous nous retrouvons devant la dernière colonne. Comme pour les trois premières, je plonge une torche dans le braséro. Une vague de glace gèle le sol, nous pénalisant dans nos déplacements et notre assise. Mais il reste encore des flèches acides à Sigmund, le style de combat que j'ai choisi, les encouragements d'Arthur et les attaquants invoqués par Jorus sont suffisants pour abattre la créature en moins d'une minute.
Décharge d'énergie.
Comme une sorte de vague. Jorus suggère que quelque chose s'est brisé. Que peut-être, ce n'est pas tant le collier qui intéresse la reine que ce qu'il contenait et que nous avons brisé dans cet endroit. Je pose le collier à mon cou. Je ne ressens rien. Pas d'effet maléfique.
Nous revenons vers la reine.
Elle est satisfaite. Mais le dôme déjà se fendille. Chose promise, chose due, elle nous téléporte tous, sauf Cyrrus, aux portes de la capitale elfique.
Il est temps de répondre pour elle à certaines questions. Voici les informations que nous glanons.
Sur le magistère...
Six d'entre-eux ont été tués. Une nommée Mara, orque de son état, s'est réfugiée en Belzen. Un autre s'est réfugié hors du temps, sa race n'est pas connue. Un homme-serpent aurait retourné sa veste et embrassé le mal dans sa fuite. Un dernier aussi, inconnu, aurait également suivi le chemin du mal.
L'enfant-dieu de la nation voisine un peu folle de Kyonin aurait peut-être des informations sur le magisterium. Dans le temps, les élus de leur nation étaient semble-t-il déjà en contact avec un membre du magisterium.
Sur le collier dont il avait besoin.
Il nous le laisse, il ne lui sert plus à rien.
Sur la mère de Sigmund.
Apparemment, elle est bien morte. Elle a fait un choix en acceptant un marché ou une condition dont je n'ai pas connaissance.
Sur lui-même.
Il était Dragotha. Il en avait marre d'être enfermé. Il indique que Sigmund recroisera sans doute sa route un jour. Et un petit twist final lorsqu'il disparaît et abandonne la reine, où il nous laisse entendre qu'il était le dixième du magisterium.

La reine revient à elle. Je dois dire qu'en mon for intérieur, je frémis. Je revois mes mains posées sur son épaule. Dans les plus grands fantasmes que j'avais enfant, outre devenir un ranger, il y avait quelque chose lié à la couronne. Vous savez ces histoires de prince et de princesse... Qui ne rêverait pas d'être l'élu ou le favori d'une telle dame.
Nous lui racontons tout ce qui s'est passé. Absolument tout.
C'est nécessaire. Elle doit peser le pour et le contre dans la situation actuelle.
Arrivent des elfes et le conseiller Avernes. Ce dernier a vu la reine disparaître lorsqu'armé de plusieurs sages et conseillers, ils ont tenté de la surprendre après mes révélations.
Je lui fais comprendre que la situation est réglée, ce qui est facile à remarquer, les changements physiques de la reine n'ont plus cours. Elle est redevenue celle qu'elle était avant.
Mais Avernes semble préoccupé et il s'excuse d'avance pour ce qu'il va nous faire.
Au loin, un paladin de l'ordre d'Iomadae nous accuse de conspirer contre l'ordre moi et mes compagnons et nous sommes passés au fer.
A travers les grilles ou les barreaux, je reconnais l'espion qui était chez les elfes noirs, en Molthune, le sale petit vicieux qui a sans doute mis le bazar sans nom dans notre ordre.
Ça sera sa parole contre la nôtre. Je n'ai pas peur. La reine saura reconnaître la vérité. Peu importe que nous soyons dans les geôles depuis plusieurs heures.
Plusieurs heures que Jorus met à profit pour avoir un éclair d'intelligence pendant que le pauvre Sigmund doit pleurer sa mère. Jorus nous fait remarquer que les visions que nous avons toujours eues du magisterium étaient à chaque fois subjectives. Comme vues par les yeux de quelqu'un, ce qui laisserait penser qu'il y aurait eu 11 personnes, en fait, dans cet ordre.
Qui est le onzième ?...
Ça...


Notes techniques
Les personnages passent niveau 7, chacun de sa classe sauf Ariel niveau 5 de paladin et 2 de moine, avec le style de la grue, un style défensif pour être en avant dans la bagarre et être la cible des attaques... 

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